L’argent fait-il le bonheur ?

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L’argent fait-il le bonheur ?

Une revue de la littérature élaborée par Diener et Seligman met en avant que l’argent est un substitut inexact du bien-être. En effet, selon l’OCDE, le Produit Intérieur Brut est une mesure imprécise du bien-être, et les indicateurs économiques et sociaux ne sont pas suffisants pour mesurer le bien-être. 

Plusieurs études ont montré un effet du revenu sur le bien-être subjectif. Selon les auteurs à l’origine de ces études, l’argent contribue au bonheur. Toutefois, cet effet reste très modéré si la personne se situe au-dessus du seuil de pauvreté, c’est-à-dire quand il peut subvenir à ses besoins primaires.

De plus, d’autres variables peuvent avoir un effet sur le sentiment de bien-être, même si l’individu se situe en-dessous du seuil de pauvreté (par exemple la qualité des relations sociales), ce qui explique pourquoi certaines personnes en situation de précarité ressentent un sentiment de bien-être plus ou moins élevé.

Le paradoxe d'Easterlin

Le paradoxe d’Easterlin a prouvé que l’augmentation importante du revenu dans les sociétés occidentales n’est pas forcément accompagnée d’une hausse du sentiment de bien-être subjectif.

L’effet du revenu sur le bien-être est davantage significatif dans les pays pauvres plutôt que dans les pays riches.

Comme le précise Shankland (2019), « les recherches portant sur le lien entre sentiment de bonheur et possessions matérielles indiquent que l’amélioration du bien-être liée aux ressources financières serait particulièrement effective lorsqu’elle s’accompagne d’une meilleure réponse aux besoins fondamentaux tels que définis selon la théorie de l’autodétermination. Pourtant, un certain nombre d’études montrent que les personnes ayant plus d’argent en profitent pour acheter des biens ou réaliser des activités qui ne produisent qu’un mieux-être éphémère. De plus, la richesse réduirait l’aptitude à savourer l’instant présent ». 

La psychologie positive comme science du bien-être

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La psychologie positive comme science du bien-être

Naissance de la psychologie positive

La psychologie positive voit le jour à la fin du 20ème siècle avec les travaux de Seligman. Pour lui, la psychologie scientifique devrait aider chaque individu à trouver un équilibre vers le bien-être plutôt que de trouver des solutions à des problèmes. « La psychologie positive considère qu’en dehors des problèmes individuels et collectifs s’exprime toute une vie riche de sens et de potentialités. Il s’agit alors de les faire émerger ou de renforcer les ressources de chacun, tant pour l’aider à mieux résister aux événements difficiles que pour optimiser sa vie dans les dimensions affective, sociale et professionnelle ». 

La psychologie positive valorise les expériences positives et se centre sur ce qui permet de construire des qualités positives, plutôt que sur la pathologie ou la souffrance psychique. Cela ne veut pas dire qu’elle met de côté les connaissances acquises sur la souffrance psychique, mais elle considère qu’à côté de ces problématiques psychiques se développe toute une vie riche de sens et de potentialités. Elle s’intéresse à ce qui rend les gens heureux. 

En 2002, Seligman et Csikszentmihalyi, pionniers de la psychologie positive ont déclaré que « le bonheur n’est pas quelque chose qui apparaît juste comme ça… il s’agit d’une condition qui doit être préparée, cultivée et défendue par chaque personne ».

Plus tard, Seligman (2011) fait le constat que la notion de bonheur est une construction maladroite qui cache la vraie nature complexe de l’épanouissement humain : « J’étais habitué à penser que l’objet principal de la psychologie positive était le bonheur… Je pense maintenant que l’objet principal de la psychologie positive est le bien-être, dont le point de référence de mesure est l’épanouissement. Et le rôle de la psychologie positive, c’est d’accroître cet épanouissement ».

Il propose alors une nouvelle théorie du bien-être se démarquant du bonheur, qui se concentre sur les éléments constitutifs d’une vie épanouie. 

Le modèle du bien-être PERMA

En 2011, Seligman propose un modèle théorique du bien-être, qui s’articule autour de cinq dimensions :

  • Les émotions positives : augmenter ses émotions positives peut être possible en cultivant la gratitude et le pardon (expériences passées), la pleine conscience et le fait de savourer les plaisirs physiques (expériences présentes), l’espoir et l’optimisme (expériences futures). Cette dimension renvoie au bien-être hédonique vu précédemment. 
  • L’engagement : il s’agit d’une dimension où une personne se sent totalement absorbée par une tâche au point d’en perdre la notion du temps. Cette sensation de « flow » (ou flux, ou état psychologique optimal) se produit pour des activités que l’individu aime faire et pour lesquelles il a un certain niveau de compétence. Le “flow” est définit comme un état d’activation optimale dans lequel on se sent complètement immergé dans l’activité.
  • Les relations positives : les relations sociales (amoureuses, familiales, amicales) sont source de bien-être et de soutien psychologique et social, et nous aident à dépasser certaines difficultés. Développer des relations sociales est essentiel à notre adaptation. Des actes de gentillesse, d’empathie, d’amour, de coopération, d’altruisme… favorisent les relations sociales positives. 
  • Le sens : l’épanouissement est possible par le fait de trouver du sens à la vie qu’on mène, plutôt que de chercher uniquement du plaisir et un bien-être matériel. Cela peut se retrouver dans la relation aux autres mais aussi dans le fait de se sentir connecté à quelque chose qui nous dépasse. Cette quête de sens peut passer par la religion, la spiritualité, le militantisme politique, un comportement éco-citoyen, une communauté locale… 
  • La réalisation : se réaliser passe par l’atteinte d’objectifs fixés. Cela renforce le sentiment d’accomplissement et le fait de se sentir capable de faire quelque chose. 

Chacune de ces dimensions contribue au bien-être général. Ensemble, elles mènent à l’épanouissement de l’individu. 

Le modèle PERMA met en évidence que le bien-être va au-delà des émotions positives. L’épanouissement passe aussi par la fixation et l’atteinte de buts dans la vie, l’accomplissement, l’appartenance à des groupes sociaux, la contribution à des causes qui nous dépassent. Ce modèle intègre donc à la fois les composants du bien-être subjectif (approche hédonique) et du bien-être psychologique (approche eudémonique). 

Quelle différence entre plaisir et bonheur ?

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Quelle différence entre plaisir et bonheur ?

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La théorie scientifique sur le bonheur de Robert Lustig, neuroendocrinologue. 

Des recherches menées en neurosciences vont dans le sens des affirmations selon lesquelles le bonheur fluctuant (approche hédonique du bien-être) ne traduit pas un sentiment de bonheur mais plutôt de plaisir transitoire. En effet, lors d’une interview en 2017, le neuroendocrinologue Robert Lustig affirme que les plaisirs sont de courte durée et qu’ils relèvent de l’instinct, du matériel, et de la solitude.  

D’un point de vue neurobiologique, la sensation de plaisir est procurée par la diffusion de dopamine dans nos neurones. Ce neurotransmetteur active le circuit de la récompense. Une sur-stimulation des neurones (surconsommation de produits par exemple) peut potentiellement développer des conduites addictives, ce qui entraîne la mort des neurones.  

A contrario, le bonheur qui lui est de longue durée, relève du spirituel et est lié aux interactions sociales. Lustig qualifie le bonheur comme « le sentiment de ne faire qu’un avec le monde ». Le sentiment de bonheur et de plénitude est ressenti lors de la libération de sérotonine. Ce neurotransmetteur est un inhibiteur, c’est-à-dire qu’il ralentit les neurones au lieu de les stimuler. Il ne mène donc pas à l’addiction. 

La société de consommation dans laquelle un grand nombre d’individus du monde occidental vit aujourd’hui, favorise les comportements relevant du plaisir plutôt que du bonheur. Et plus l’individu crée de la dopamine, plus son niveau de sérotonine risque de baisser. La quête du plaisir entraverait donc la quête du bonheur. 

Qu'est-ce qui nous rend vraiment heureux ?

Cette vidéo présente une étude réalisée par des chercheurs de Harvard en 1938, qui nous explique ce qui nous rend vraiment heureux…

La stigmatisation en santé mentale

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La stigmatisation en santé mentale

Si on vous dit maladie mentale, qu’est ce qui vous vient à l’esprit ?

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Les représentations des personnes quand on leur demande ce qu’évoque pour eux les termes « maladie mentale »

Consentement

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Consentement

Qu’est-ce que le consentement ?

Qu’en est-il des soins sans consentement ?

Vous trouverez quelques ressources utiles ici

Ressources utiles

Prendre soin de soi en tant qu’aidant

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Prendre soin de soi en tant qu’aidant

Préserver son bien-être

Parler à un ami proche, écrire dans un journal, méditer, en réfléchissant à ce qu’on a déjà mis en place et à ce qui a amélioré notre bien-être en tant qu’aidant peuvent nous aider à nous préserver.

Quelques conseils pour prendre soin de soi efficacement :

  • Anticiper, préparer, se documenter :
    • Planifier à l’avance : réfléchir aux besoins de chacun à court terme et à long terme permet d’anticiper et de préparer les choses
    • S’organiser aide à gérer son temps et réduire le niveau de stress, et s’assurer de consacrer suffisamment de temps à son proche et à soi-même
  • Se fixer des objectifs réalistes et atteignables
  • Se documenter, apprendre, s’informer continuellement. Avoir des connaissances augmente la confiance en soi et l’estime de soi. Echanger avec les autres sur les expériences respectives, ses connaissances, ses capacités
  • Prendre soin de sa santé, de son bien-être :
    • Activité physique : augmente le bien-être, la confiance en soi et l’estime de soi
    • Alimentation équilibrée
    • Sommeil
    • Gérer son stress : il faut déterminer son seuil de tolérance personnel aux situations stressantes pour pouvoir les gérer
    • Se relaxer (promenades, prendre du temps pour soi)
    • Si on se sent submergé : préparer les jours à venir en faisant une liste de choses à faire, et prendre les tâches une par une
    • Méditer, thérapie de pleine conscience, yoga, relaxation, consulter son médecin généraliste régulièrement
  • Entretenir de bonnes relations avec sa famille, ses amis, sa communauté. Cela nous aide à mieux nous sentir compris, à partager nos sentiments, nos expériences positives, de recevoir du soutien émotionnel véritable. Parler à d’autres aidants peut être utile : ils font face aux mêmes problèmes et ont peut-être des solutions ou recommandations à faire. Un véritable soutien émotionnel et social existe entre les aidants. Ils nous partagent leur lieu de ressources, de pratiques, des conseils, ainsi que de l’entre-aide. Cela nous permet de s’alléger de ses soucis et frustrations, de partager ses idées et d’apprendre de nouveaux gestes d’aide et de soin. Enfin, d’éviter l’isolement social.
  • Prendre du temps pour soi : loisirs, récréations, permettent de se ressourcer. Par exemple prendre 10 min pour soi après une tâche longue et éprouvante
    Une fois par semaine, prendre du temps pour soi (lire, déjeuner avec un ami, se promener)
    Ce temps pris pour soi et utile : permet de réfléchir à son plan d’aide, à sa relation avec le proche, se relaxer, se rendre plus disponible, permettre de s’épanouir personnellement, éviter l’isolement, prendre soin de sa santé = le temps pris pour soi permet de s’assurer que la relation de soin est enrichissante et épanouissante. Le temps pris pour soi aide l’aidant et l’aide à accompagner son proche sur le long terme

Comment réagir en cas d'épuisement ?

Il est important d’adapter votre style de vie pour maintenir, améliorer ou retrouver la qualité de votre relation et une adéquation avec vos besoins et vos croyances.
Les comportements problématiques (ex troubles cognitifs) du proche sont une source importante de fatigue et d’épuisement.

Les conseils :

Les ressources, aides et lieu de répit

Le répit est une aide temporaire, planifiée ou urgente, courte et limitée dans le temps. Il s’agit d’une pause, d’un repos dans le rôle exigeant d’aidant. La durée du répit peut être variable de quelques heures à quelques jours, un week-end, une semaine, ou plusieurs semaines.
Pour bénéficier de répit, on peut faire appel à la famille, aux voisins, ou à des amis. S’ils ne peuvent pas, on peut faire appel aux structures de répit.

Ressources générales

Besoin d’aide dans les tâches quotidienne, besoin de trouver des connaissances sur la maladie, besoin d’aide et de soutien, besoin de faire un break, besoin de parler votre santé, besoin de s’informer sur les aides, besoin de renseignement sur les séjours vacances, besoin de trouver du répit et du soutien…

Les ressources dans l'Ain

Il existe de nombreuses ressources dans le département de l’Ain pour nous accompagner et prendre soin de nous. Ces sites proposent tous un soutien psychologique, des informations sur vos droits et ceux de votre proche, les aides possibles.

Les programmes de psychoéducation pour les proches aidants dans l’Ain

Des programmes de psychoéducation sont dispensés par les professionnels hospitaliers aux aidants.

Profamilles

« Profamilles » est un programme de psychoéducation destiné aux familles et proches de patients souffrant de schizophrénie ou de troubles apparentés. il développe l’empowerment des familles, améliorant leur qualité de vie et cherchant à favoriser le rétablissement des malades.

Les séances sont animées par l’équipe de réhabilitation psychosociale. Le programme comporte un premier module de 14 séances de 4 heures, et un second module d’approfondissement.

Les objectifs du programme:

  • Connaître la maladie et les traitements
  • Développer des capacités relationnelles
  • Apprendre à mieux gérer ses émotions
  • Savoir obtenir de l’aide et développer un réseau de soutien

Profamille a montré son efficacité :

  • Le taux de rechute est divisé par 4 après une année, et par 2 les années suivantes
  • on observe une réduction du nombre de tentatives de suicides des malades
  • on observe une amélioration de la qualité de vie et de la santé des familles

BREF

Le programme BREF est un programme de psychoéducation qui s’adresse aux aidants (famille, entourage) qui accompagnent une personne vivant avec un trouble psychiatrique (avec ou sans diagnostic)

Il est animé par les soignants (Centre de soins de la réhab et le secteur centre du CPA) et des bénévoles associatifs (par exemple l’Unafam). Le programme BREF s’organise autour de 3 séances, suivis d’un appel à 3 mois.

L’objectif du programme BREF est d’améliorer les connaissances de la pathologie du proche, d’expliciter son parcours de soin, et de permettre l’orientation du proche auprès du réseau des aidants.

L’UNAFAM est une association d’aidants familiaux et de proches qui propose des groupes de paroles entre pairs, et des formations : « Connaissance des Troubles Psychiques », « Comment mieux communiquer avec son proche atteint de schizophrénie », ainsi qu’un “atelier d’entraide Prospect”.

Programme d’entraînement aux habiletés parentales dans le TDAH

Le programme d’entraînement aux habiletés parentales dans le TDAH (modèle de Barkley) est une approche cognitivo-comportementale développée par Barkley il y a plus de 50 ans. Il a montré par de nombreuses études son efficacité pour accompagner les patients et leur famille.

Les objectifs du programme sont de :

  • Mieux comprendre les difficultés et les comportements de son enfant.
  • Trouver des stratégies pour gérer ces difficultés et motiver un changement de comportement.
  • Permettre un meilleur fonctionnement au sein de la famille à long terme et une meilleure qualité de vie pour l’enfant et ses parents.

Aider et ses conséquences

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Aider et ses conséquences

Les retentissements de l’aide sur la santé

La relation d’aide peut apporter des sentiments positifs comme un sentiment d’utilité sociale, d’accomplissement personnel, de renforcement de l’estime de soi, mais aussi des sentiments négatifs comme un sentiment de fardeau, une charge mentale supplémentaire.
La charge mentale a une composante objective via le nombre et le type de tâches, mais aussi une composante subjective.
La charge mentale subjective est due à l’organisation, à la gestion, à la supervision des tâches et c’est une part incompressible du rôle d’aidant.

 

Le stress

La relation de soins peut avoir un impact négatif sur la santé physique et mentale.
Les aidants sont plus à risque de développer des troubles du sommeil, des troubles cardiaques, une élévation de la pression artérielle, une dépression, et autres maladies chroniques. Les aidants de patients souffrant de troubles psychiatriques présentent un moins bon état de santé psychique et physique que la population générale.

La relation d’aide génère du stress chronique. Le stress et la détresse peuvent être générés par le fait que l’aidant ne se sent pas capable de faire face à toutes ces tâches d’une manière continue. Ce fardeau est rapporté par 80% des aidants. Il peut être comparable au burn-out : dans ce cas, la personne ressent une perte de pouvoir, de contrôle, et de prise sur la réalité et se sent dépassé. Les principaux symptômes observés sont la perte de confiance et sentiment de désespoir.

Le stress est un état de contrainte mentale et émotionnelle ou de tension, qui résulte de circonstances adverses ou éprouvantes. Le stress est un processus adaptatif naturel, quand quelque chose de nouveau ou d’éprouvant apparaît. Le stress est une réponse positive et saine.
Le problème survient quand le niveau de stress s’élève ou quand il devient chronique.
Le stress chronique se traduit par une augmentation du taux de cortisol dans le sang. Cela génère un état de veille permanent, ce qui conduit à des troubles du sommeil, de l’appétit… ce qui contribue au développement de maladies chroniques.
On réagit tous différemment à une situation, donc le stress est propre à chacun. Le vécu du stress varie selon ses expériences passées.
Les causes d’un stress chronique peuvent être variées. Il peut s’agir d’une multiplication des rôles (rôle d’épouse, d’ami, d’enfant), d’ambitions déraisonnables, d’assumer l’entière responsabilité de l’aide tous les jours, d’une perte de contrôle, de manque d’argent et de temps, d’une réduction du temps de travail et de ses ressources, de la vie sociale, d’attentes irréalistes, d’un manque de connaissance sur la santé mentale.

Connaître et identifier les signes et les symptômes du stress

Signes de retentissement du stress sur la santé :

 

Fatigue, troubles du sommeil, problèmes digestifs, gain ou perte de poids, rythme cardiaque irrégulier, transpiration, troubles cutanés, douleurs à la mâchoire, perte de cheveux, dysfonction sexuelle, problèmes de reproduction

Santé mentale : anxiété, dépression, problèmes de mémoire, consommation excessive d’alcool, somnifères, insatisfaction au travail, phobies

Ces signes signifient que le stress représente un risque.

L’échelle de pénibilité de Zarit est un outil de calcul de la charge émotionnelle, physique et financière ressentie d’une personne âgée en perte d’autonomie ou dépendante.
Le niveau de fatigue, que cela soit sur le court ou long terme, dépend de l’investissement du proche selon la détérioration fonctionnelle et comportementale de la personne âgée. Cet outil vous permet de connaître vos limites et de mieux organiser votre quotidien.

Ressources utiles

Stratégies pour agir et réduire les comportements de stigmatisation

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Stratégies pour agir et réduire les comportements de stigmatisation

Stratégies d'action

Education

Ce type d’actions a pour objectif de déconstruire les mythes et les connaissances erronées avec des informations exactes à propos de la santé mentale (développer ses connaissances). L’éducation peut permettre le changement d’attitude à court terme. Il n’y a quasiment pas d’effet sur le comportement. L’éducation fonctionne mieux auprès des enfants et des jeunes. 

Contact social

Le contact social consiste à permettre la rencontre entre une personne porteuse d’un trouble psychique inscrite dans un processus de rétablissement, et une ou d’autres personnes à priori non-concernées par la maladie. 

Ce type d’action permet de se rendre compte de ses croyances et de ses représentations erronées autour de la santé mentale et de la maladie. Les recherches montrent que le contact-social permet la modification des attitudes et des comportements déclarés. Ces changements durent plus dans le temps si ces actions sont répétées. 

Protestation

Il s’agit d’interventions qui visent à réprimer la stigmatisation par l’objection ou la dénonciation de comportements discriminants. Elles visent le changement de comportement et des pratiques organisationnelles. 

On peut utiliser la protestation pour dénoncer des communications négatives et erronées sur les troubles mentaux. Ces interventions peuvent se traduire par un appel au boycott d’un produit/d’une marque, une mobilisation contre une représentation médiatique négatives à propos des troubles psychiques, une soumission de plaintes à des instances type CSA pour signaler du contenu offensant… 

L’intervention doit inclure un message moral sur le fait que la stigmatisation et la discrimination sont injustes insupportables, ET une conséquence négative pour l’origine du produit stigmatisant ou pour le comportement discriminant (soumis au regard du grand public). 

Initiatives pour lutter contre la stigmatisation

Le projet ZEST

ZEST est un dispositif global d’actions visant à lutter contre la stigmatisation, en s’appuyant notamment sur le témoignage et la prise de parole des personnes concernées par les troubles psychiques. Il est co-porté par deux structures : le centre ressource de réhabilitation psychosociale (CRR) et le centre référent lyonnais de réhabilitation psychosociale (SUR-CL3R). Il implique personnes concernées, familles et professionnels à toutes les étapes. 

Interventions du club des Argonautes 

“Déconstruisons ensemble certaines idées reçues !” 

Pendant les SISM 2021, le club des Argonautes a organisé une soirée intitulée “Zoom sur les droits en santé mentale” au Rep’R. 

Ce moment a permis aux membres du club d’échanger avec les participants et de déconstruire certaines idées reçues sur les droits en santé mentale. 

La soirée s’est articulée autour de 5 grandes questions, comme par exemple : “Une personne porteuse d’une maladie psychique doit-elle être hospitalisée ?” ; “Peut-on refuser un traitement prescrit par un médecin psychiatre ?”. Ces questions ont permis le débat, le partage d’opinions, de ressentis et d’expériences personnelles. 

Intervention à l’ADEA 

Les membres du club sont intervenus à l’ADEA, organisme de formation, pour sensibiliser les futurs moniteurs-éducateurs sur quelques idées reçues. 

L’expression de la stigmatisation et ses conséquences sur la santé mentale

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L’expression de la stigmatisation et ses conséquences sur la santé mentale

La stigmatisation est entretenue car elle est véhiculée dans de nombreux contextes et par de nombreuses sources :

  • Les médias, qu’ils soient audio-visuels ou non (articles), participent à la construction ou à la déconstruction des représentations de la santé mentale. 

En général, les médias véhiculent de fausses idées autour de la santé mentale. Ils peuvent parfois minimiser l’impact et mélanger certains termes entre eux. Par exemple, en 2022, la dépêche paraît un article “Musique et santé mentale, les fausses notes ne sont plus taboues” où l’auteur minimise les idées suicidaires et la dépression, en les qualifiant de “grosse déprime”. 

L’image selon laquelle les personnes atteintes d’un trouble psychique sont dangereuses est aussi beaucoup soutenue dans les films. On peut par exemple penser au film “Split” qui met en scène un homme atteint de trouble dissociatif de la personnalité et qui kidnappe trois jeunes filles. 

On peut toutefois souligner les récentes incitatives télévisuelles, où l’on peut par exemple apercevoir la chanteur Stromae chanter l’enfer, et en particulier les idées suicidaires, lors du journal télévisé du 20h de TF1, et aussi M6 qui aborde la santé mentale et la parentalité à travers de courtes interviews et mises en scène. 

Au final, les médias audio-visuels entretiennent notre perception, nos représentations de la santé mentale. Ils reflètent en réalité ce que pense la société. Ils ont alors un réel pouvoir dans le changement de nos représentations. 

  •  La stigmatisation est à la fois un problème de santé publique et de justice sociale. Des lois ou des règles institutionnelles restreignant les droits et les opportunités des personnes ayant un problème de santé mentale peuvent alors se mettre en place (par exemple l’obligation de soin et le soin sous contrainte sans consentement), ainsi que l’allocation restreinte de fonds pour la santé mentale, bien que ceux-ci s’avèrent de plus en plus importants. 
  • Le langage que l’on emploie au quotidien peut aussi participer à la stigmatisation en santé mentale. Les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale sont souvent réduite à leur maladie (on dit souvent “un schizophrène”, “un dépressif”, et non “une personne porteuse d’un trouble schizophrénique”, “il/elle a un trouble dépressif). Distinguer la personne de son trouble permet de la reconnaître dans sa singularité, dans son entièreté, au-delà de sa maladie. 
  • Les professionnels qui interviennent auprès des personnes ayant un problème de santé mentale peuvent adopter des postures, un langage, un comportement stigmatisant, sans le vouloir ni s’en rendre compte. Cela peut se traduire par la façon dont il communique (infantilisant), par l’exclusion dans la prise en compte de l’avis de la personne concernée à propos du traitement à suivre, de ne pas leur permettre et de croire en leur capacité à être le principal acteur de leur vie et à se rétablir. 

Croire en la réussite et aux capacités de quelqu’un, c’est lui permettre de réellement réussir. 

Les conséquences de la stigmatisation sur la santé mentale

La stigmatisation en santé mentale peut priver les personnes porteuses d’un trouble mental d’opportunités importantes qui sont essentielles pour atteindre leurs objectifs de vie, en particulier l’obtention d’un emploi et d’occuper un logement de façon autonome dans la durée.

D’autre part, la stigmatisation peut aussi freiner l’accès aux soins et au traitement (les personnes qui subissent la stigmatisation éviteront d’aller dans des lieux connotés, réputés pour “malades mentaux”), et le sentiment de bien-être. Elle peut augmenter l’isolement social, réduire la recherche de soutien, et freine le processus de rétablissement. 

A force d’entendre et de recevoir des attitudes et des comportements stigmatisants et discriminants, la personne concernée peut intérioriser ces propos et changer la vision qu’elle a d’elle-même. Cela réduit son estime d’elle-même, sa confiance en elle et en ses capacités d’agir, et son sentiment de bien-être. 

Qu’est-ce que la stigmatisation en santé mentale ?

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Qu’est-ce que la stigmatisation en santé mentale ?

  • Les attitudes correspondent à une évaluation, positive ou négative, que l’on se fait d’une personne, d’un objet, d’un thème, au regard de nos croyances et de nos valeurs.Elle permet un jugement rapide de la situation. Elle influence notre manière de voir le monde, notre façon de penser et nos comportements.

    Par exemple : Mon voisin craint les personnes qui ont un problème de santé mentale (attitude négative)

  • Les stéréotypes sont des raccourcis de pensée qui nous permettent d’appréhender plus facilement le monde qui nous entoure. Ils regroupent l’ensemble des représentations / images et des attitudes que l’on a d’un groupe de personnes qui partagent des caractéristiques communes (par exemple les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale).Si nos stéréotypes sont négatifs, la stigmatisation opère.

    Par exemple : les personnes atteintes de schizophrénie sont dangereuses.

    Être conscience de l’existence de stéréotypes ne signifie pas qu’on y adhère ni qu’on l’accepte.

  • Les préjugés correspondent à une attitude positive ou négative, à une prédisposition à adopter un comportement envers un groupe ou ses membres, et qui repose sur une généralisation (stéréotype).Par exemple : Les personnes bipolaires sont difficiles à gérer et souhaitent seulement attirer l’attention
  • La discrimination correspond à la mise en place d’un comportement.Elle peut être positive ou négative.

    Par exemple : Ne pas embaucher une personne qui manifeste des troubles du comportement (discrimination négative). Appliquer un code promotionnel parce que la personne se déplace en fauteuil roulant (discrimination positive).

Les différents types de stigmatisation

On observe plusieurs types de stigmatisation : 

  • La stigmatisation sociale ou publique qui est associée à des réactions de la population envers les personnes ayant ou ayant eu un problème de santé mentale 
  • L’autostigmatisation qui correspond à l’internalisation et/ou à une adhésion de la stigmatisation par la personne qui en fait l’objet. Elle peut entraîner une perte de confiance en soi et un isolement social. Ce type de stigmatisation affecte l’identité de la personne et freine le processus de rétablissement 
  • La stigmatisation par association qui affecte l’entourage (famille, proches, professionnels) de la personne concernée par un problème de santé mentale 
  • La stigmatisation institutionnelle ou structurelle qui fait référence aux obstacles institutionnels et aux pratiques institutionnalisées quand celles-ci nuisent à la participation sociale et au plein exercice de la citoyenneté des personnes concernées par un problème de santé mentale. 

Pourquoi nous stigmatisons sans le vouloir ?

La stigmatisation découle, surtout, de nos représentations sociales. Il s’agit de la manière dont nous rassemblons, autour d’un groupe de personnes (les femmes, les homosexuels, les jeunes d’origine maghrébine, les dépressifs…), un ensemble de stéréotypes. Nous estimerons par exemple que les femmes sont douces et émotives, ou que les personnes dépressives sont fragiles et dénuées d’humour.  

Nous construisons nos représentations sociales à travers notre éducation, notre environnement social et culturel, nos expériences. Elles intègrent, aussi, nos valeurs personnelles. Elles sont nécessaires pour chacun et chacune d’entre nous car elles assurent plusieurs fonctions essentielles. 

  1. Une fonction cognitive : ces représentations nous permettent de réfléchir vite.
    En effet, il serait trop long et trop coûteux, pour notre cerveau, de décoder tous les événements nouveaux qui surviennent autour de nous en détail et dans leur complexité. A la place, nous allons piocher dans une sorte de « bibliothèque de pensées », construite par nos soins, la pensée qui colle le mieux avec l’événement auquel nous assistons. Ce procédé permet de nous sentir moins déstabilisés face à l’inconnu. 
  2. Une fonction sociale : ces représentations nous lient aux autres.
    Elles me permettent de me reconnaître comme appartenant à un groupe avec lequel je partage ces représentations. Si je les remets en question, je me mets en danger dans ma relation aux autres. Le groupe peut considérer que je m’oppose et m’exclure. 
  3. Une fonction identitaire : ces représentations fondent notre identité.
    Elles permettent à l’individu qui les exprime d’indiquer qui il est. Elles englobent ses croyances, ses convictions, ses valeurs. L’expression latine le dit bien : « Cogito ergo sum », je pense donc je suis. Si je les remets en question, je prends le risque d’ébranler toute ma personne. 

Aussi, nous ne sommes pas prêts à remettre en question du jour au lendemain nos représentations sociales, même si elles nous amènent à stigmatiser sans le vouloir. 

Ressources utiles

Gérer les contrastes