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La psychologie positive comme science du bien-être
La psychologie positive voit le jour à la fin du 20ème siècle avec les travaux de Seligman. Pour lui, la psychologie scientifique devrait aider chaque individu à trouver un équilibre vers le bien-être plutôt que de trouver des solutions à des problèmes. « La psychologie positive considère qu’en dehors des problèmes individuels et collectifs s’exprime toute une vie riche de sens et de potentialités. Il s’agit alors de les faire émerger ou de renforcer les ressources de chacun, tant pour l’aider à mieux résister aux événements difficiles que pour optimiser sa vie dans les dimensions affective, sociale et professionnelle ».
La psychologie positive valorise les expériences positives et se centre sur ce qui permet de construire des qualités positives, plutôt que sur la pathologie ou la souffrance psychique. Cela ne veut pas dire qu’elle met de côté les connaissances acquises sur la souffrance psychique, mais elle considère qu’à côté de ces problématiques psychiques se développe toute une vie riche de sens et de potentialités. Elle s’intéresse à ce qui rend les gens heureux.
En 2002, Seligman et Csikszentmihalyi, pionniers de la psychologie positive ont déclaré que « le bonheur n’est pas quelque chose qui apparaît juste comme ça… il s’agit d’une condition qui doit être préparée, cultivée et défendue par chaque personne ».
Plus tard, Seligman (2011) fait le constat que la notion de bonheur est une construction maladroite qui cache la vraie nature complexe de l’épanouissement humain : « J’étais habitué à penser que l’objet principal de la psychologie positive était le bonheur… Je pense maintenant que l’objet principal de la psychologie positive est le bien-être, dont le point de référence de mesure est l’épanouissement. Et le rôle de la psychologie positive, c’est d’accroître cet épanouissement ».
Il propose alors une nouvelle théorie du bien-être se démarquant du bonheur, qui se concentre sur les éléments constitutifs d’une vie épanouie.
Le modèle du bien-être PERMA
En 2011, Seligman propose un modèle théorique du bien-être, qui s’articule autour de cinq dimensions :
- Les émotions positives : augmenter ses émotions positives peut être possible en cultivant la gratitude et le pardon (expériences passées), la pleine conscience et le fait de savourer les plaisirs physiques (expériences présentes), l’espoir et l’optimisme (expériences futures). Cette dimension renvoie au bien-être hédonique vu précédemment.
- L’engagement : il s’agit d’une dimension où une personne se sent totalement absorbée par une tâche au point d’en perdre la notion du temps. Cette sensation de « flow » (ou flux, ou état psychologique optimal) se produit pour des activités que l’individu aime faire et pour lesquelles il a un certain niveau de compétence. Le “flow” est définit comme un état d’activation optimale dans lequel on se sent complètement immergé dans l’activité.
- Les relations positives : les relations sociales (amoureuses, familiales, amicales) sont source de bien-être et de soutien psychologique et social, et nous aident à dépasser certaines difficultés. Développer des relations sociales est essentiel à notre adaptation. Des actes de gentillesse, d’empathie, d’amour, de coopération, d’altruisme… favorisent les relations sociales positives.
- Le sens : l’épanouissement est possible par le fait de trouver du sens à la vie qu’on mène, plutôt que de chercher uniquement du plaisir et un bien-être matériel. Cela peut se retrouver dans la relation aux autres mais aussi dans le fait de se sentir connecté à quelque chose qui nous dépasse. Cette quête de sens peut passer par la religion, la spiritualité, le militantisme politique, un comportement éco-citoyen, une communauté locale…
- La réalisation : se réaliser passe par l’atteinte d’objectifs fixés. Cela renforce le sentiment d’accomplissement et le fait de se sentir capable de faire quelque chose.
Chacune de ces dimensions contribue au bien-être général. Ensemble, elles mènent à l’épanouissement de l’individu.
Le modèle PERMA met en évidence que le bien-être va au-delà des émotions positives. L’épanouissement passe aussi par la fixation et l’atteinte de buts dans la vie, l’accomplissement, l’appartenance à des groupes sociaux, la contribution à des causes qui nous dépassent. Ce modèle intègre donc à la fois les composants du bien-être subjectif (approche hédonique) et du bien-être psychologique (approche eudémonique).