La stigmatisation est entretenue car elle est véhiculée dans de nombreux contextes et par de nombreuses sources :
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L’expression de la stigmatisation et ses conséquences sur la santé mentale
- Les médias, qu’ils soient audio-visuels ou non (articles), participent à la construction ou à la déconstruction des représentations de la santé mentale.
En général, les médias véhiculent de fausses idées autour de la santé mentale. Ils peuvent parfois minimiser l’impact et mélanger certains termes entre eux. Par exemple, en 2022, la dépêche paraît un article “Musique et santé mentale, les fausses notes ne sont plus taboues” où l’auteur minimise les idées suicidaires et la dépression, en les qualifiant de “grosse déprime”.
L’image selon laquelle les personnes atteintes d’un trouble psychique sont dangereuses est aussi beaucoup soutenue dans les films. On peut par exemple penser au film “Split” qui met en scène un homme atteint de trouble dissociatif de la personnalité et qui kidnappe trois jeunes filles.
On peut toutefois souligner les récentes incitatives télévisuelles, où l’on peut par exemple apercevoir la chanteur Stromae chanter l’enfer, et en particulier les idées suicidaires, lors du journal télévisé du 20h de TF1, et aussi M6 qui aborde la santé mentale et la parentalité à travers de courtes interviews et mises en scène.
Au final, les médias audio-visuels entretiennent notre perception, nos représentations de la santé mentale. Ils reflètent en réalité ce que pense la société. Ils ont alors un réel pouvoir dans le changement de nos représentations.
- La stigmatisation est à la fois un problème de santé publique et de justice sociale. Des lois ou des règles institutionnelles restreignant les droits et les opportunités des personnes ayant un problème de santé mentale peuvent alors se mettre en place (par exemple l’obligation de soin et le soin sous contrainte sans consentement), ainsi que l’allocation restreinte de fonds pour la santé mentale, bien que ceux-ci s’avèrent de plus en plus importants.
- Le langage que l’on emploie au quotidien peut aussi participer à la stigmatisation en santé mentale. Les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale sont souvent réduite à leur maladie (on dit souvent “un schizophrène”, “un dépressif”, et non “une personne porteuse d’un trouble schizophrénique”, “il/elle a un trouble dépressif). Distinguer la personne de son trouble permet de la reconnaître dans sa singularité, dans son entièreté, au-delà de sa maladie.
- Les professionnels qui interviennent auprès des personnes ayant un problème de santé mentale peuvent adopter des postures, un langage, un comportement stigmatisant, sans le vouloir ni s’en rendre compte. Cela peut se traduire par la façon dont il communique (infantilisant), par l’exclusion dans la prise en compte de l’avis de la personne concernée à propos du traitement à suivre, de ne pas leur permettre et de croire en leur capacité à être le principal acteur de leur vie et à se rétablir.
Croire en la réussite et aux capacités de quelqu’un, c’est lui permettre de réellement réussir.
Les conséquences de la stigmatisation sur la santé mentale
La stigmatisation en santé mentale peut priver les personnes porteuses d’un trouble mental d’opportunités importantes qui sont essentielles pour atteindre leurs objectifs de vie, en particulier l’obtention d’un emploi et d’occuper un logement de façon autonome dans la durée.
D’autre part, la stigmatisation peut aussi freiner l’accès aux soins et au traitement (les personnes qui subissent la stigmatisation éviteront d’aller dans des lieux connotés, réputés pour “malades mentaux”), et le sentiment de bien-être. Elle peut augmenter l’isolement social, réduire la recherche de soutien, et freine le processus de rétablissement.
A force d’entendre et de recevoir des attitudes et des comportements stigmatisants et discriminants, la personne concernée peut intérioriser ces propos et changer la vision qu’elle a d’elle-même. Cela réduit son estime d’elle-même, sa confiance en elle et en ses capacités d’agir, et son sentiment de bien-être.
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