« Les compétences psychosociales sont la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. »
C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adaptant un comportement approprié et positif, à l’occasion de relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement.
Les compétences psychosociales ont un rôle important à jouer dans la promotion de la santé dans son sens le plus large, en termes de bien-être physique, mental et social ». (OMS, 1993).
Elles se divisent en 3 grandes catégories (Mangrulkar, Whitman & Posner, 2001)
Les compétences sociales
- Communication verbale et non-verbale (expression et écoute).
- Empathie.
- Capacité de résistance et de négociation (affirmation de soi, gestion des conflits).
- Coopération.
- Plaidoyer (persuader, influencer).
Les compétences cognitives
- Prise de décision et résolution de problèmes.
- Pensée critique et auto-évaluation (conscience de soi, résistance aux pressions et aux manipulations).
Les compétences émotionnelles
- Régulation émotionnelle (colère, anxiété, stratégies d’adaptation).
- Gestion du stress (gestion du temps, pensée positive, relaxation).
- Auto-évaluation (confiance en soi, estime de soi) et autorégulation.
Développer ses compétences psychosociales est important mais non-suffisant pour renforcer sa santé mentale. En effet, il ne faut pas oublier les facteurs environnementaux qui influencent nos comportements de santé et notre santé mentale.
Quelques pistes pour cultiver notre bien-être
Vous trouverez ici une série de petits exercices que vous pouvez pratiquer seul, dans l’objectif de renforcer votre sentiment de bien-être et d’épanouissement, et de mieux faire face à certaines situations de la vie que nous avons déjà tous au moins une fois rencontré.
Mieux me connaître
J’identifie mes forces de caractère !
Les forces sont des ressources personnelles qui contribuent au bien-être individuel et collectif (Peterson & Seligman, 2004). Elles sont reconnues à travers le monde, dans la majorité des cultures.
Utiliser ses forces, c’est augmenter sa vitalité, son estime de soi, ses émotions positives, son sentiment d’accomplissement. C’est permettre de créer des relations constructives et positives, de faciliter l’atteinte de ses objectifs (performance), et d’être davantage satisfait de sa vie.
Identifier et utiliser ses forces permet aussi de diminuer l’anxiété et l’humeur dépressive, et d’augmenter ses capacités de résilience face à l’adversité d’une situation.
Etre conscient de ses forces, c’est avoir confiance en ses capacités, et de savoir les utiliser de façon adaptée au contexte dans lequel on se trouve.
Le questionnaire scientifique (disponible en plusieurs langues – traduction française possible mais pas toujours très fidèle – gratuit, il faut cependant se créer un compte) vous aide à identifier vos principales forces de caractère, d’en prendre conscience, de les nommer, et ainsi de les rendre plus facilement mobilisables.
Une fois vos forces identifiées, posez-vous ces questions :
Est-ce que je me reconnais dans cette force ? Reflète-t-elle qui je suis vraiment ?
Qu’est-ce qui est important pour moi dans cette force ?
Quand est-ce que j’utilise cette force ? Dans quelles situations ai-je utilisé cette force ?
Qu’est-ce que je ressens quand j’utilise cette force ?
Dans quelles situations ai-je du mal à l’utiliser (vie professionnelle, personnelle) ?
Comment est-ce que je pourrais travailler cette force, la renforcer ?
Dans quelles autres situations pourrais-je développer cette force ?
Il existe d’autres outils pour mieux se connaître. Ils sont à utiliser en présence d’un professionnel, par exemple :
- L’outil AERES
Développé à l’Institut de Psychologie de l’Université de Lausanne, l’outil AERES est un outil d’auto-évaluation des ressources adapté aux patients souffrant de troubles psychiatriques. Il permet l’identification de 31 ressources selon trois dimensions : les qualités personnelles, les loisirs et passions et les ressources sociales ou environnementales. - L’outil Eladeb
qui est une échelle de mesure subjective des difficultés et du besoin d’aide de la personne évaluée. Cet outil permet d’identifier les difficultés psychosociales de la personne et de mettre en évidence les domaines dans lesquels elle estime avoir besoin d’une aide supplémentaire. Cet outil peut être employé dans différents contextes cliniques et convient particulièrement aux personnes peu verbales, maîtrisant mal le français et plutôt réticentes devant des questionnaires classiques.
Mieux gérer mon stress
Le stress est défini comme une « réponse que donne le corps à toute demande qui lui est faite ». S’il est régulier, le stress peut impacter notre bien-être et donc notre santé mentale. Il semble alors important de savoir comment nous pouvons faire face aux évènements qui nous dépassent.
A chaque nouvel évènement stressant, on évalue :
- La source de stress.
On détermine donc la nature du stress, sa gravité, sa durée, sa fréquence, sa cause et sa signification (est-ce une menace ? Un défi ?) - Les ressources que l’on a pour y faire face, soit notre capacité à maîtriser la situation, les personnes auprès de qui on peut s’appuyer…
A partir de cette évaluation, on va mettre en place des stratégies pour réduire le stress. Trois stratégies s’offrent à nous :
- Si on pense avoir suffisamment de ressources individuelles, on va tenter d’agir sur la situation, par exemple en recherchant des informations, en préparant des plans d’actions…
- Si on pense ne pas avoir les ressources suffisantes pour agir sur la situation, on tentera d’agir sur soi-même afin de mieux supporter la situation (en se distrayant, se relaxant, en exprimant ses émotions…)
- La recherche de soutien auprès d’une autre personne, d’un service, d’un organisme… qui pourra nous accompagner dans cette situation stressante.
Afin de diminuer un maximum le niveau de stress, le mieux est de mobiliser plusieurs de ces stratégies quand cela est possible.
Des professionnels, notamment les psychologues, sont en mesure de vous accompagner dans la gestion de votre stress au quotidien.
Communiquer de façon efficace et bienveillante
La communication non-violente nous aide à renouer avec nous-même et avec les autres de façon bienveillante. Elle nous fait reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous écoutons l’autre, en fixant notre attention sur 4 éléments :
- L’observation d’une situation
- Les sentiments qu’éveille cette situation
- Les besoins liés à ces sentiments
- Ce que nous pourrions demander concrètement pour satisfaire nos besoins
Ce type de communication suscite qualité d’écoute, respect et empathie, et fait naître un courant de générosité réciproque.
La CNV s’utilise dans tout contexte : pour mieux cerner ses propres besoins, pour renforcer ses relations amicales, familiales ou amoureuses, pour établir des relations professionnelles efficaces, pour faciliter la résolution de conflits.
Exprimer ma gratitude
La gratitude va au-delà du remerciement. Robert Emmons la définit comme « une impression d’émerveillement qui donne envie de rendre grâce et de goûter la vie ».
Il existe une corrélation entre notre capacité à exprimer de la gratitude et notre satisfaction à l’égard de la vie. Eprouver de la gratitude implique de nous souvenir de ce qui nous a fait plaisir, de focaliser notre attention sur les points positifs, et de reconnaître que la source de notre satisfaction provient de notre environnement. Exprimer régulièrement sa gratitude, c’est se sentir plus optimiste et satisfait de sa vie. C’est aussi être en meilleure santé, de réduire ses maux, de mieux dormir, d’être plus enclin à rendre service et d’avoir des relations sociales positives.
Comment exprimer sa gratitude ?
- Tenir un carnet de gratitude
Chaque semaine, noter dans un cahier 3 évènements pour lesquels vous vous sentez reconnaissant, pour lesquels vous auriez envie de dire « Merci ». Cela vous fera prendre conscience des choses positives de la vie.
« Cette semaine, je me sens reconnaissant pour… ». - Envoyer des lettres de gratitude
Souvenez-vous de quelqu’un qui a été important pour vous et à qui vous n’avez pas eu l’occasion de dire « Merci ». Ecrivez-lui une lettre (ou un mail, un post sur les réseaux sociaux…) en lui expliquant en quoi vous vous sentez reconnaissant. Vous pouvez lui envoyer cette lettre ou bien la lui remettre en main propre…
Participe aux activités proches de chez soi
Pour connaître les différentes activités proches de chez vous, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre Mairie, du CCAS, ou bien des centres sociaux ou des MJC à proximité de chez vous.
D’autre part, certaines villes (Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Bellignat, Ambérieu-en-Bugey, Belley…) ont des jardins partagés/jardins familiaux. Ces espaces participent à votre bien-être et vous permettent de rencontrer du monde.
Si vous souhaitez y participer, ou si vous voulez savoir si votre ville a un ou plusieurs jardins partagés, renseignez-vous auprès de votre Mairie.
Pour les activités destinées spécifiquement aux personnes porteuses de handicap psychique, vous pouvez effectuer une recherche sur la cartographie. A titre d’exemple, vous pouvez rejoindre un GEM, le club des Argonautes, l’accueil de jour de Vivre en Ville (si notification MDPH) …
Pratiquer une activité physique
Plusieurs études montrent aujourd’hui les vertus de l’activité physique non seulement sur notre santé physique, mais aussi sur notre santé mentale et notre qualité de vie.
En effet, l’activité physique apporte des bienfaits psychologiques. Elle favorise la réalisation de notre potentiel optimal, en augmentant nos ressources psychologiques pour mieux faire face aux difficultés normales de la vie.
Chez les adolescents et les jeunes adultes, la pratique régulière et raisonnée d’une activité physique (<90 min, et pas tous les jours, à intensité légère ou modérée) a été identifiée comme un facteur protecteur de la dépression et du suicide.
Chez les personnes âgées, à intensité modérée et régulière, elle retarde le déclin des capacités fonctionnelles et cognitives.
Pour connaître les différentes sorties organisées ou clubs de sport de votre ville, renseignez-vous auprès de votre Mairie.
Pour les personnes souhaitant pratiquer une activité physique adaptée, vous pouvez contacter les associations DALIR, Pèse Plume, le Comité départemental de sport adapté, l’unité locale de sport adapté, la plateforme sport santé.
Me relaxer
La relaxation nous accompagne dans la gestion de nos émotions, notamment dans la réduction de nos émotions négatives.
On peut distinguer 2 types de relaxation :
- La relaxation dirigée
La plus connue est celle de Schultz et Jacobson. Elle consiste en un relâchement du tonus musculaire, ce qui permet de se détendre physiquement et psychiquement - La relaxation personnelle
Ces techniques sont non dirigées et non méthodiques. Des auteurs (McKay, Wood & Brantley, 2007) ont répertorié un ensemble d’activités relaxantes « naturelles » permettant de réguler ses émotions. Elles sont basées sur des sens différents, et visent à induire un relâchement de la tension musculaire et/ou physiologique. Le tableau ci-contre (renvoi vers un pdf externe) vous propose quelques exemples de relaxation personnelle
Sources
Shankland, R ; Durand, JP ; Paucsik, M ; Kotsou, I ; André, C (2018). Mettre en œuvre un programme de psychologie positive. Dunod.
Rosenberg, M.N. (2016). « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs). Initiation à la communication non-violente ». Paris. La Découverte.
Mikolajczak, M. (2014). La régulation des émotions négatives, in « Les compétences émotionnelles ». Pages 153-191. Dunod « Psycho Sup »
INSPQ (2015). Bouger pour être en bonne santé… mentale !