Des recherches menées en neurosciences vont dans le sens des affirmations selon lesquelles le bonheur fluctuant (approche hédonique du bien-être) ne traduit pas un sentiment de bonheur mais plutôt de plaisir transitoire. En effet, lors d’une interview en 2017, le neuroendocrinologue Robert Lustig affirme que les plaisirs sont de courte durée et qu’ils relèvent de l’instinct, du matériel, et de la solitude.
D’un point de vue neurobiologique, la sensation de plaisir est procurée par la diffusion de dopamine dans nos neurones. Ce neurotransmetteur active le circuit de la récompense. Une sur-stimulation des neurones (surconsommation de produits par exemple) peut potentiellement développer des conduites addictives, ce qui entraîne la mort des neurones.
A contrario, le bonheur qui lui est de longue durée, relève du spirituel et est lié aux interactions sociales. Lustig qualifie le bonheur comme « le sentiment de ne faire qu’un avec le monde ». Le sentiment de bonheur et de plénitude est ressenti lors de la libération de sérotonine. Ce neurotransmetteur est un inhibiteur, c’est-à-dire qu’il ralentit les neurones au lieu de les stimuler. Il ne mène donc pas à l’addiction.
La société de consommation dans laquelle un grand nombre d’individus du monde occidental vit aujourd’hui, favorise les comportements relevant du plaisir plutôt que du bonheur. Et plus l’individu crée de la dopamine, plus son niveau de sérotonine risque de baisser. La quête du plaisir entraverait donc la quête du bonheur.